Les Hoodoo Rhythm Devils surfaient sur la vague post-hippie émanant de San Francisco à l’aube des années 70. Fusionnant le boogie blues avec de la country-rock, du rock & roll à gorgée alcoolisée et un soupçon de soul, ils ne sonnaient pas tout à fait comme n’importe quel autre groupe dans la région de la baie au début des années 70. En 1972, dans un article de Rolling Stone , pour la sortie de leur deuxième album, The Barbecue of Deville, Nick Tosches a comparé le groupe à Commander Cody & His Lost Planet Airmen et Asleep at the Wheel ! Ce qui montrait que le groupe était plus proche de l’équivalent américain du pub rock britannique qu’une extension du blues spacy de Steve Miller. C’est peut-être pour ça qu’ils ne sont restés qu’un groupe culte de plus, publiant cinq disques avant de se séparer en 1978.
Les Hoodoo Rhythm Devils se sont formés en 1970 lorsque le John Rewind, prof de guitare, s’associe à Joe Crane -- un bassiste qui a joué avec Johnny et Edgar Winter dans son état natal du Texas -- sur les conseils d’un de ses élèves. Rewind recrute aussi le batteur Glenn Walters -- les deux avaient joué dans un groupe de St. Louis appelé The Zoo dans les années 60 -- et ajoute le bassiste Richard Greene, qui jouait avec Roberta Flack, entre autres, à Washington, D.C. S’appelant initialement Joe Crane & His Hoodoo Rhythm Devils, le groupe a tronqué son appellation aux Hoodoo Rhythm Le premier album Rack Jobbers Rule, sort sur Capitol en 1971.
Le groupe ajoute un second batteur Roger Clark (ex-Steve Miller Band) pour l’enregistrement de The Barbecue of DeVille en 1972, qui sort sur le label Blue Thumb. Au cours de cette année, le groupe fait de nombreuses tournées, mais n’attire pas un public plus large. Clark part après la tournée et Keith Knudsen (The Doobie Brothers) joue quelques concerts avec eux avant qu’ils n’engagent Jerome Kimsey sur What the Kids Want en 1973. Bien que les Hoodoo Rhythm Devils gagnent une certaine reconnaissance de leurs pairs sous la forme de reprises des chansons de Crane (notamment Commander Cody, Johnny Winter, Patti LaBelle ou encore les Chambers Brothers), le groupe, malgré deux autres albums en 1976 et 1978, n’accèdera jamis à la reconnaissance du public. En 1980, Joe Crane meurt d’une leucémie