Michelle White veut être considérée comme un auteur-compositeur et pas seulement comme la fille du légendaire Tony Joe White. Née à Victoria (Texas), Michelle White s’installe à Memphis (Tennessee) avec sa famille à l’âge de cinq ans. La maison est le lieu de passage de la crème des solistes de la région. Elvis Presley possède une résidence pas loin. De son père, Michelle a hérité du goût du travail à la maison, sur du matériel simple. Pour ses débuts, elle a connu l’ordinaire des petits clubs ou des coffee shops où l’on vient défendre ses textes au piano ou à la guitare. Depuis la sortie de son premier album, Memphis en 1999, Michelle s’est fait un prénom avec sa voix mélange de Sade et de John Lee Hooker. Sa musique tour à tour jazz, blues funky et country aux mélodies touchantes ont su conquérir le public. Cette grande fille nature et sexy fait partie d’une des Héroïnes sur le dernier album de son père en compagnie d’Emmylou Harris, Shelby Lynne, Jessi Colter ou Lucinda Williams. Pour son deuxième album, Michelle White renoue avec la nonchalance hypnotique d’une bonne humeur retrouvée. Effectivement la chanteuse a fait un break après la naissance de sa seconde fille suivie de son divorce soudain. Épuisée, lasse, elle reçoit un dernier grand choc : la perte de son chat, John Lee Hooker âgé de 19 ans survient la même semaine que celle du géant blues. Pour elle, c’est comme la fin du monde. Il fallut un peu de temps avant qu’une brise ne souffle sur sa nuque, puis révèle l’odeur de son enfant, que le soleil ne brille enfin dans son cœur et qu’elle recommence à écrire. Son père et elle s’enfermèrent alors avec leurs musiciens favoris et enregistrèrent un disque plein d’émotions et de messages d’espoir. Grâce à une enfance campagnarde passée au rythme des chevaux, le caractère de Michelle White est resté très ouvert. Protégée par son clan, elle survit à tout, même à une aventure avec notre Johnny National (une histoire d’amour entre une cow-girl et un rock’n’roll animal ne pouvait pas marcher. Elle écrira la chanson vitriolée Cookie Jar à ce sujet). Avec sa voix profonde et son inspiration blues, Michelle nous refait vibrer avec Wandering Road, son deuxième album. Enregistré en quatre jours dans une vieille maison victorienne du Tennessee en compagnie de vétérans tels que Ollie Marland au piano et à la co-production, Jack Bruno à la batterie, son bassiste attitré Joey Zimmerman et Tony Joe à la guitare, l’album est une nouvelle fois une mixture de soul, de blues, de country, de jazz et d’influences hispanisantes. Sa renommée en Europe a laissé des traces : Michelle White s’est produite notamment au Midem de Cannes, à Bercy, ouvrant pour Toto devant dix mille personnes munie seulement de son Wurlitzer et accompagnée d’un bassiste. Michelle a joué également dans de nombreux endroits en province.
Wandering Road nous ramène, pour notre plus grand bonheur, sur les routes fréquentées par J.J. Cale et autre Ricky Lee Jones et leurs sentiers aventureux. L’album débute par un bel hommage à John Lee Hooker (Since John’s Been Gone) pour finir sur une note de lumière et d’espoir, une merveilleuse ode à fleur de peau pour sa fille Joséphine.